Sécurité, marketing, santé, médecine préventive, transports, communication, logistique, jeu vidéo, enseignement, urbanisme, recherche scientifique, agriculture, environnement, etc. Autant de domaines ou le big data va jouer une rôle important en transformant en informations prédictives ou curatives, l’énorme quantité de données hétérogènes produites par les capteurs et les échanges numériques entre particuliers, entreprises et institutions . Contrairement au livre critique d’Evgeny Morozov sur le « solutionnisme », doctrine qui pense que les technologies ont réponse à la plupart des problèmes, celui-ci attribue au big data des vertus radicalement nouvelles et parfois « magiques ». Ainsi, le « quantified self », l’analyse de multiples données sportives, médicales, recueillies par les individus, est traité comme un remède capable de trouver des solutions inédites aux problèmes anciens. Sans surprise, les apôtres de l’entreprise numérique appellent de leurs voeux une montée en puissance du business des données. On comprend l’utilité du big data par le CERN qui lui permet de traiter les milliards d’informations générées par les collisions dans le LHC (accélérateur de particules). Mais que dire du big data appliqué au smart cities, à savoir les villes intelligentes, sans recul, ni évaluation préalables? Ou encore, du big data, utilisé par les compagnies d’assurance pour évaluer le risque financier pour elles que sont les personnes les plus à risques ? Alain Bensoussan, avocat , spécialiste des nouvelles technologies, se déclare transhumaniste, un mouvement qui prône l’usage des sciences et techniques et des spiritualités pour améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Une position qui surprend de la part d’un spécialiste du droit, censé évaluer et encadrer l’usage de technologies puissantes dont il reste encore à évaluer les effets. Voire se demander s’il faudrait les utiliser systématiquement du seul fait qu’elles existent. A la lecture de ce livre où chaque auteur se fait le porte-parole de son domaine d’activité pour utiliser, vendre ou valoriser les données issues du Big Data , on ressent le besoin pressant d’une approche transversale du big data avec d’autres disciplines telles que la sociologie et l’épistémologie.
Collectif d’auteurs:
Sous la direction de Yannick Lejeune, directeur internet du Groupe IONIS, diplômé de l’EPITA, avec les contributions de :
Henri Verdier, administrateur général des données de l’État français ; Viktor Mayer-Schönberger, Oxford Internet Institute ; Alex ‘Sandi’ Pentland, laboratoire de Dynamique Humaine du MIT ; Rand Hindi, Snips ; James Malone, Gary McCoy et Michael Regan, Catapult Sports ; Sébastien Bombal, Réda Dehak et Cyril Reinhardt, EPITA ; Laurent Letourmy, Ysance ; Jonathan Morin, Ubisoft ; Emmanuel Raviart, Étalab ; Arnaud Coustillière, ministère de la Défense ; Philippe Sajhau, IBM France ; Alain Bensoussan, avocat ; Stéphane Distinguin, Cap Digital ; Alain Levy, Weborama ; Gilles Babinet, représentant de la France sur les enjeux numériques auprès de la Commission européenne ; Mathias Herberts, Citizen Data ; Frédéric Hemmer et David Rousseau, CERN ; Célya Gruson-Daniel, HackYourPhD.
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