Avec ce livre de référence, Mathide Berchon nous livre un état des lieux exhaustif sur l’impression 3D. Le premier chapitre concerne les procédés de fabrication, depuis le plus répandu, l’extrusion de matière, la polymérisation, fusion de poudre, la projection de liant jusqu’à la stratification de matériau en feuilles. L’impression 3D est une technologie idéale pour le prototypage, permettant ensuite la réalisation en série d’objets de tous sortes et pour de nombreux secteurs d’activité, santé, transport, architecture, électronique, etc.
La phase de modélisation, cruciale fait l’objet d’un chapitre. Il s’agit de bien préparer le fichier du modèle 3D qui sera envoyé à l’imprimante. Ce fichier doit tenir compte des contraintes propres à chaque procédé d’impression.
L’étape d’impression nécessite une préparation spécifique en intégrant 3 règles, l’état de surface de l’épaisseur de couche, l’orientation du matériau de support, l’épaisseur de « mur » constante pour éviter des décollements de pourtour de l’objet. Température, mise à niveau du plateau d’impression, etc. beaucoup de paramètres spécifiques à chaque type d’impression sont à prendre en compte.
L’utilisation du matériau d’impression est une variable importante pour l’impression 3D. Depuis les polymères jusqu’au papier et bois composite en passant par les alliages, il reste à les utiliser en fonction de chaque technique d’impression. Une étude précise de chaque type de plastique et de leurs caractéristiques est à effectuer soigneusement
Le post-traitement et les finitions (lissage par vapeur, ponçage, application d’un métal, etc.) sont traités dans un chapitre et montrent le soin indispensable qu’il faut apporter à cette étape. A la lecture du livre, le lecteur appréhende la complexité de la chaîne de traitement 3D, depuis la conception jusqu’à la fabrication.
En dernier lieu, ce livre dresse l’état actuel de l’écosystème de l’impression 3D en France et dans le monde. Il y manque encore des composantes. En entreprise, il reste encore des obstacles à lever dont la réduction de coûts. Les procédés 3D sont encore chers et ne peuvent concurrencer des techniques classiques comme l’injection 3D. Pour améliorer la qualité du travail, il faut acquérir un savoir-faire qui fait encore défaut dans le monde professionnel. En entreprise, il faut disposer de référents impression 3D en interne, réaliser les POC ( preuves de réussite du concept à l’échelle industrielle). Les enjeux de propriété intellectuelle sont clairs. Ainsi, la création du fichier d’impression d’un objet ne donne pas lieu à des droits de propriété, seule sa fabrication le permet.
Côté normalisation, il manque une structuration des normes avec 42 projets en cours en 2019 ce qui est un frein à l’adoption de l’impression 3D par les entreprises dans les domaines de l’aérospatial, santé et sécurité notamment. Les années à venir seront donc cruciales pour unifier cet ensemble de projets normatifs.
Les métiers de l’impression 3D sont en voie de développement. Ils concernent des profils de techniciens et d’ingénieurs dans la conception et la production.
L’impression 3 D est sans doute appelée à jouer un rôle-clé dans l’industrie du futur mais il faudra lever de nombreux obstacles et contraintes techniques et organisationnelles.
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