Homo Numericus

Présentation de l’éditeur: « L’amour ? Désormais c’est Tinder ! Le bureau ? En télétravail ! Un nouveau job ? Ce sont les algorithmes qui recrutent ! Les partis politiques ? C’est sur Twitter !
Au centre de ce nouveau monde : Homo Numericus, un être submergé de contradictions. Il veut tout contrôler, mais il est lui-même irrationnel et impulsif, poussé à des comportements addictifs par ces mêmes algorithmes qui surveillent les moindres détails de son existence.
Faut-il désespérer ? Pas nécessairement. Car, face à l’illusion numérique, le réel résiste »

Dans ce livre qui foisonne de références, l’observateur attentif et initié du monde numérique et de la société n’apprendra rien de très nouveau. Utile rappel cependant à la genèse d’Internet qui répondait début 1990 aux idéaux de la contre-culture américaine qui souhaitait l’égalité face à un accès inédit, égalitaire et massif de la connaissance. De cet idéal mis à mal et sans surprises par la doctrine libérale à partir des années 80, surnage la Wikipedia et beaucoup de sites moins connus. Ils sont noyés dans un océan numérique impulsé par la publicité, le marketing et la post-vérité, autre nom des médias complotistes et autres vecteurs de contre vérités. Daniel Cohen souligne l’antinomie entre la puissance du libéralisme sans freins et la volonté antisystème des précurseurs d’Internet appartenant au monde universitaire.

Une dichotomie manifestement irréconciliable quand ont voit la dérive actuelle de Twitter racheté par le milliardaire Elon Musk et le pillage des données personnelles par les GAFAM et autres.

L’affaiblissement des corps intermédiaires, syndicats, associations et autres groupes de citoyens est une autre conséquence de l’atomisation de la société n’est pas un gage de suppression des hiérarchies mais d’une réduction démocratique.

Daniel Cohen fait appel à la responsabilité individuelle mais quel est son efficacité si elle n’est pas nourrie par la volonté des individus à s’informer correctement sans passer par les manipulations de certains médias.

L’avènement du Metavers, nouvel avatar impulsé par Meta, nom de la société mère de Facebook a toutes les chances d’être préempté par les marchands et investisseurs de tous poils, sans bénéfices pour le bien commun qui en sera le grand absent.

L’intelligence artificielle (IA) qui progresse a grand pas et qui , dans une certaine mesure, auto-apprend très vite, doit être soigneusement encadrée. Sinon, il est à craindre que les Etats se défaussent sur l’IA et ses décisions. Une horreur technologique.

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