Disruption, scalable, insights, autant d’angliscismes importés des Etats-Unis et délivrés tels quels par le secteur du numérique. Cette culture mal assimilée est reprise a satiété par les politiques et acteurs du domaine. Non qu’il faille tout rejeter dans les projets publics ou privés qui facilitent l’utilisation des services, par exmple le paiement des impôts. Oui, il faut bien financer l’Etat et ses infrastructures 😉 . Parmi les cibles de l’auteur, les plateformes numériques ubérisées qui marquent la création d’une nouvelle précarisation du travail.
La création de monopoles technologiques des GAFAM est aujourd’hui connue et documentée mais le gouvernement actuel entretient toujours l’idéologie startupiste. Les conférences TED sont l’évènement lige ou la forme l’emporte sur le fond. La mode du pitch rapide a aussi envahit la recherche avec le concours « Ma thèse en 3 minutes » qui privilégie les doués du stand Up et de la communication. Il faut aujourd’hui être inspirant, positif ou à impact pour réussir.
En 2018, le New York Times révèle l’action de dénigrement engagée par Facebook contre ses détracteurs le scandale de la manipulation du Brexit et de l’élection de Trump par le piratage de dizaines de millions de comptes via la société Cambridge Analytica.
L’auteur raconte aussi l’histoire édifiante de Theranos, aujourd’hui fermée, une entreprise crée par Elisabeth Holmes et qui réalisait des tests sanguins révolutionnaires sans aiguille. Et de rappeler qu’en 2015, cette énorme escroquerie était valorisée à 9 milliards de dollars. La France n’est pas en reste avec l’aventure avortée d’Oussama Ammar, fondateur de l’incubateur et du fond d’investissement The Family.
Au delà de la prise de risque , le monde des startup peut-être aussi celui de l’argent facile. Du côté des fondateurs, il s’agit d’être vainqueur et de celui des investisseurs, trouver la bonne pépite avant les autres. C’est ce que démontre Antoine Gouritin. Et de citer la course à l’hypercroissance malgré les pertes considérables, telles celles d’Uber qui continue d’être déficitaire de centaines de millions de dollars chaque trimestre. Le graal étant l’IPO, l’entrée en bourse, que très peu atteignent.
Sur la transformation digitale des entreprises et des collectivités, ont est bien loin de l’idéal agile et efficace des startups. Lire ce billet Mediapart au sujet du fiasco de certaines démarches administratives numériques, comme le traitement des cartes grises des véhicules.
« Technology for good « est un nouveau concept américain acclimaté à la mode française . Il s’agit d’une communauté de personnes, projets, organisations et créateurs qui promeuvent l’amélioration de l’environnement et des problèmes économiques, grâce aux technologies. Comme le résume l’auteur, il faudrait que les grandes entreprises commencent par payer les impots, taxes et assurent la protection sociale avant d’espérer transformer le monde. En clair, la technologie devrait être au service du bien commun. On en est loin.
Un passage intéressant du livre montre le rôle majeur des entreprises, notamment celles du numérique qui ont financé la campagne d’Emmanuel Macron et attendent de lui un retour sur investissement.
En guise de conclusion, l’auteur préconise l’appui à des initiatives qui existent hors du modèle des startups et de diversifier les aides à l’innovation de manière plus responsable, avec une vraie vision à long terme.
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